Extrait du rapport moral présenté par Olivier Duluc, président d’EPACA-sud

EPACA Sud a 11 ans. C’est en septembre 2011 que les étudiants du Diplôme Universitaire Écrivain public Auteur Conseil de l’Université du Sud-Toulon Var – devenu depuis Licence professionnelle – se sont retrouvés pour sceller une amitié acquise dans l’apprentissage et la volonté de soutenir l’écriture publique.

 Notre objet

Promouvoir et soutenir la profession d’écrivain public est l’objet d’EPACA Sud. Les moyens d’action de l’association à la réalisation de cet objet sont d’organiser manifestations et initiatives, vendre des produits et services et créer un réseau d’adhérents mettant en commun leurs moyens.

Nos compétences

Si notre association existe encore, c’est que le métier d’écrivain public n’est pas aussi reconnu que celui de consultant en cabinet conseil à destination des responsables publics.

L’association soutient les deux versants de la profession : une vocation sociale et le conseil en écriture. En amont du métier sur le plan de la formation diplômante, le Diplôme Universitaire est devenu depuis 4 ans une licence professionnelle intervention sociale sous l’égide de notre présidente d’honneur Michelle Monte. Cette excellente initiative n’a pas inspiré beaucoup de collègues universitaires et avec la Sorbonne nouvelle de Paris, nous n’avons toujours que 2 licences professionnelles en France. Le nombre insuffisant de nouveaux professionnels chaque année ne suffit donc pas à créer une notoriété de masse des écrivains publics.

Notre métier social

Cette notoriété par le nombre critique, le gouvernement veut l’atteindre par le biais des conseillers numériques. Depuis 2021, l’état forme et rémunère pendant un an des travailleurs sans contrepartie pour l’employeur. Sur les 4000 conseillers numériques prévus en 2021, 3500 sont en place aujourd’hui dans 3000 structures – dont 800 conseillers dans des maisons France Service. On ne saura pas tout de suite combien seront pérennisés à la fin de la subvention car M. Stanislas Guerini, ministre de la réforme de l’état, vient d’annoncer sa prolongation. L’aide va être maintenue sine die et le projet avant la fin du décennat est de recruter 20.000 aidants numériques et de doubler le nombre de CNFS d’ici la fin du quinquennat. (Intervention du 27/09/2022 aux Journées des conseillers numériques de Lens).

Le choix est donc d’inciter par la subvention les employeurs à utiliser provisoirement des professionnels.[1]

Notre métier d’auteur

Le concours d’écriture de l’association est comme toujours le moment fort de la vie d’EPACA Sud. En 2021 encore, les 66 participants ont pris un réel plaisir, quelques-unes de leurs réactions sont à lire en dernière page. Par ce biais, nous sommes nombreux dans l’association à communiquer autour de l’écriture.

Faute de reconnaissance du métier, les statistiques sérieuses manquent pour établir la santé du versant littéraire de notre profession. Depuis 1901 et la suppression de la rhétorique à l’école, l’éducation nationale a choisi la voie normative de l’imitation et de l’exégèse plutôt que celle potentiellement contestataire de la création. Il semble que les initiatives d’ateliers d’écriture se soient multipliées pendant la crise sanitaire. Les technologies modernes permettant d’imprimer facilement des textes ou de les publier sur internet, le nombre de paragraphes à corriger ou réécrire est mécaniquement plus élevé. Le souci de l’orthographe précise ou de la cohérence textuelle anime cependant les auteurs de façon diverse.

[1] Pour mémoire, en octobre 2018, la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté présentée par M. Macron promettait « la création de nouveaux diplômes universitaires et de nouveaux métiers (écrivains publics, médiateurs sociaux, développeurs sociaux) ; le déploiement d’un grand plan de formation ; la mise en place dans tous les territoires d’accueils sociaux inconditionnels et de référents parcours … ». Les dépenses occasionnées (4000 emplois au SMIC) par ce projet sont évidemment à comparer à la loi de programmation budgétaire pour les années 2023-2027. Celle-ci inscrit une baisse de 5 % du nombre de fonctionnaires de l’État et de ses opérateurs sur le quinquennat (soit 125.000 emplois[1]). Ce plan a été annoncé par Gabriel Attal au Sénat le 2 novembre 2022. Ce dernier a précisé que 20.000 postes de fonctionnaires supplémentaires sont prévus dans les ministères régaliens : intérieur, justice et armée. Ces créations sont annoncées comme compensées par des suppressions dans les autres ministères. Ceci prolonge les économies réalisées depuis 1995 par le désengagement de l’état (non remplacement des fonctionnaires, fermeture des lieux d’accueil) et plus récemment par la dématérialisation à marche forcée. Si le nombre d’emplois dans la fonction publique ne baisse pas encore, la part de contractuels est passée à 20%. Un mouvement qui s’accentue car dans les nouveaux entrants dans la fonction publique cette année, 80% sont contractuels.

Lire la suite du rapport moral et l’intégralité du compte-rendu de l’assemblée générale du 18 novembre 2022 dans l‘espace « Adhérents ».

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