Écriture à la radio

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RTL
Quelles sont les vertus de l’écriture ?
Avec Alexandre Lacroix, directeur de la rédaction de Philosophie Magazine et co-fondateur de l’école des mots, Sonia Feertchak, écrivaine, auteur de « l’Encyclopédie des filles » et Dominique Vaudoiset, graphopédagogue et créatrice de l’école  Écritures sans frontières.
France Inter
Vertus thérapeutiques des ateliers d’écriture et de lecture
Avec trois écrivaines : Sonia Feertchak, Régine Detambel et Christilla Pellé-Douël. Il est question de déblocage et d’audace, de technique et de thérapeutique, de lecteurs et de multiplicité de regards, de journal extime ou intime, de lecture et d’extraordinaire joie à produire.

Concours d’écriture 2016 – Palmarès

Voici les résultats du concours d’écriture « Manosque 2016 » dont le thème était « Demain il sera trop tard ». Félicitations à toutes et à tous !

Premier lauréat : Jérôme GUNALONS, Mouans-Sartoux (06) avec Haro
Seconde lauréate  : Claire RUBAT du MERAC, Avignon (84) avec Une lueur dans la nuit
Troisième lauréate  : Isabelle RODRIGUEZ-SARDINAS, Nice (06) avec Tchakaboum
4e ex-aequo : Nicole LE FRÊNE, La Garde (83) avec Demain il sera trop tard
4e ex-aequo : Anne FOREST, Saint-Michel-de-Maurienne (73) avec Logoton, 2069
6:  Françoise IDAS-KRETZ, Sanary (83) avec Le portrait et la pendule
7:  Michel DENAIS, Valbonne (06) avec Date limite (dead line)
8:  Élise VANDEL-DESCHASEAUX, Toulouse (31) avec Le mal a dit
9:   Jakline CARDONA, La Garde (83) avec Date butoir
10e :  Laure CROCHET-SERNIECLAES, Aix en Provence (13) avec Rêve d’une vie

Les trois lauréats recevront un livre dédicacé par son auteur (présent lors des Correspondances de Manosque ou du Festival du Livre de Mouans-Sartoux) au cours de la remise des prix qui aura lieu le SAMEDI 22 AVRIL 2017 à partir de 11h, à la librairie le Poivre d’Âne de Manosque, en présence de René Frégni. Les trois textes seront lus lors de cette rencontre. Les lauréats qui ne pourraient pas se déplacer jusqu’à Manosque recevront leur livre par envoi postal.

Vous êtes bien évidemment tous invités à la cérémonie qui se veut simple et chaleureuse.

Frédérique Wallis-Davy
Responsable du Comité de Lecture
EPACA-Sud

La permanence de Mouans-Sartoux

Article paru dans Les faits Papillon : bulletin d’information de la ville de Mouans-Sartoux. N°13 janvier-février 2017.

Pour Brigitte Häberlein, écrivain public à Mouans-Sartoux, cette décision municipale est « le résultat  de 5 ans d’approche, de travail, de présentation, de dialogues ». C’est aussi la reconnaissance de ses compétences et de ses qualités mises au service des Mouansoises et des Mouansois.

Brigitte Häberlein a réussi le DU « Écrivain Public Auteur Conseil » en 2011. Un an plus tard, elle créait son entreprise à Mouans-Sartoux dans les Alpes-Maritimes. En mai 2012, elle répondait au questionnaire d’EPACA-Sud et décrivait sans langue de bois les conditions de son installation, ses difficultés, ses atouts, le public visé,… Retrouvez l’interview intégrale.

A la question : « si tu as trois vœux à formuler ? », Brigitte déclarait :
« si je peux me permettre et si je n’encours pas le risque de me transformer en grenouille, j’en formulerai quatre :
Que l’écriture et l’acquisition des savoirs fondamentaux deviennent un enjeu politique.
Que les compétences et les pratiques de l’écrivain public soient connues et reconnues.
Que le fait de s’adresser à l’écrivain public devienne un réflexe, parce qu’il est accueillant, ne juge pas, qu’il est bienveillant, discret et efficace.
Que l’écrivain public puisse vivre décemment de son travail ».

Membre fondateur d’EPACA-Sud, Brigitte Häberlein en est aujourd’hui la vice-présidente. Elle œuvre avec beaucoup de conviction, de talent et d’éthique à la reconnaissance de l’écrivain public dans son département. C’est, notamment,  grâce à son travail de terrain qu’ EPACA-Sud est présente tous les ans au festival de Mouans-Sartoux.  Contacter Brigitte Häberlein.

Les vœux du président (janvier 2017)

« Tous les hommes font la même erreur,
de s’imaginer que bonheur veut dire
que tous les vœux se réalisent. » (Léon T.)

Écrire est une double nécessité, pour exprimer ce que nous sommes et pour communiquer avec la société bureaucratique que nous avons édifiée. À la croisée des besoins et des désirs, l’écrivain public social et conseil est donc promis à une tâche sans cesse renouvelée.

Si le terme écrivain public semble surgir du passé, sa pertinence défie les années car elle se nourrit d’inégalités : inégalité de richesses et d’accès aux droits, inégalité culturelle pour écrire sa voix.

Le lien entre chaque citoyen se distend après quelques décennies d’individualisation libérale. Le lien entre le citoyen et le groupe est écartelé par les politiques de numérisation et de réduction des moyens de la fonction publique. De là à prétendre que les avancées sociétales de l’imprimerie et de l’école pour tous sont menacées, il y a un gouffre que j’enjambe aisément pour afficher au plus haut les souhaits de notre association.

Ces vœux sont déjà en marche! À l’université de Toulon qui nous a formés, la création prochaine d’une licence professionnelle donnera plus de poids à nos plumes. Dans les collectivités sensibilisées par notre travail, les permanences et les ateliers d’écriture sociale et créative s’ouvrent comme dans un long printemps.

« Tenez, dit l’avare: voici un calendrier neuf,
et qu’il vous fasse toute l’année! » (Jules R.)

2017 verra naître et se réaliser de beaux projets solidaires et créatifs et nous, écrivains publics, en porterons fièrement notre part.

Olivier Duluc,
Président d’EPACA-Sud

Écrire son histoire : Pourquoi pas vous?

Un article de Christophe Polaszek publié le 12 octobre 2016 sur les nouvelles de l’IRCANTEC

De plus en plus de Français anonymes décident de coucher sur papier l’histoire de leur vie. Mémoires, fragments autobiographiques, saga familiale… les possibilités sont immenses et les bénéfices nombreux ! Un choix généreux à découvrir.

À première vue, c’est un après-midi comme les autres dans ce petit appartement parisien du XVe arrondissement. Le brouhaha urbain résonne et le soleil baigne la terrasse. En apparence seulement, car c’est aujourd’hui le grand jour. Marcel, 80 ans, met le point final à son autobiographie. Sur la table du salon, de petits paquets cadeaux et une coupe de champagne attendent Géraldine Alex, écrivain public qui l’a accompagné dans cette aventure. Entre eux, beaucoup de complicité : « Nous nous sommes rencontrés il y a plusieurs mois, et je connais désormais tous les détails de sa vie. Son enfance dans la Somme, son mariage, la reprise de la ferme de ses parents, le jour où il a appris que son père, blessé à la guerre, a été placé in extremis dans la charrette de l’infirmerie et non celle de la mort… », raconte la jeune femme, dictaphone en main. Entre le retraité et l’écrivain, c’est une véritable histoire de mémoire qui semble s’être créée petit à petit.

En France, il existe plusieurs centaines d’écrivains publics prêts à guider la main de celles et de ceux qui aimeraient raconter leur vie. Aujourd’hui, la valorisation de la mémoire des anciens représente un réel facteur de cohésion dans une société où l’éloignement des familles est plus marqué. Tels des « passeurs de mémoire », les écrivains publics permettent le passage de témoin et tissent le lien qui manque parfois entre les générations. « Je recueille la parole des autres», c’est ainsi qu’aime se présenter Stanislas Dupleix. Il y a quelques années, il crée le site Plume d’Eléphant qui fonctionne grâce à un réseau de biographes sur toute la France. Cinq formules sont proposées – du récit d’un événement à la rédaction de ses mémoires – et les prix sont tout de suite affichés. « Je me suis toujours demandé pourquoi les gens n’écrivaient pas leur vie. Il y a une question de pudeur, mais aussi de crainte. C’est compliqué de trier ses souvenirs, de les organiser, de trouver les mots. Chaque existence, même la plus tranquille, est une richesse qu’il faut conserver, et je prends un immense plaisir à faire cela », explique-t-il.

En fonction de l’écrivain, les entretiens ont lieu à son domicile (ou bureau) ou à celui de la personne intéressée. La collaboration peut durer plusieurs semaines, des mois ou des années selon l’ampleur du projet. Dans tous les cas, une première rencontre gratuite et sans engagement est nécessaire pour définir le projet, la forme la mieux adaptée, la fréquence des entretiens et le coût. Une dizaine d’entretiens suffit, en général, pour recueillir un témoignage oral consistant.

La mémoire libérée

Ceux qui se lancent dans la rédaction de leurs mémoires ont chacun leurs projets et leurs motivations. Parce qu’ils ont envie de laisser une trace de leur vie, mais aussi parfois pour comprendre leur place dans une société en plein chamboulement et transmettre leur expérience. Cela peut aussi être le moyen de tourner une page de sa vie. Le déclic ? « Je crois qu’il est venu à mes 80 ans, confie Annie qui vit dans le Limousin. Mes parents étaient métayers. Après l’école, il fallait rentrer le bois, pailler l’étable, rentrer les poussins, ramasser les oeufs, aller chercher les vaches et soigner les lapins. En cinquante ans, tout a changé ! Quand j’en parle à mes petits-enfants, ils ne comprennent pas. J’ai voulu leur transmettre cette histoire pas si éloignée et leur dire que, même si la vie était dure, nous n’étions pas forcément malheureux ! C’est aussi l’occasion de transmettre ses valeurs de la vie ». Pour Robert, 45 ans, la question de la transmission s’est posée suite à l’hospitalisation de son père. « J’ai senti l’urgence de faire partager à mes enfants le savoir inutilisé de mon père, un peu comme des racines de vie, explique-t-il. Je lui ai offert cette possibilité d’écrire ses mémoires par le biais d’un écrivain. Le livre est attendu pour Noël. C’est une manière de rapprocher la famille autour d’une histoire scellée sur papier… ». Ainsi, la mémoire des uns devient le trésor de vie des autres.

Parfois, le livre est aussi l’occasion de raconter simplement un métier aujourd’hui disparu ou l’histoire d’un village à travers sa propre histoire. Et pour rendre le livre encore plus attractif, les professionnels de l’édition proposent d’ajouter au texte des images pour créer un livre illustré. « En ajoutant des images, le témoignage s’inscrit dans l’histoire sociale et politique de l’époque, explique Gwen Guidou qui a monté sa propre maison d’édition familiale, Brins d’Histoires, dans les Yvelines. J’ai en tête l’ouvrage réalisé par une personne qui a retrouvé une centaine de lettres et de dessins que sa mère, petite fille, envoyait à son père sur le front. Cette correspondance raconte tout son quotidien. Elle y décrit les funérailles de Gallieni, les zeppelins qui bombardaient Paris… Nous avons conçu son livre comme un ouvrage d’histoire. Mais toutes les histoires sont fascinantes pour peu que la personne ait du plaisir à se raconter. Je suis toujours émerveillée de voir comment les destins se construisent au fil des rencontres et des petits événements. C’est un privilège de pouvoir accompagner les personnes dans cette démarche de partage. À chaque nouvelle rencontre, un lien se crée et ce sont des moments très forts que nous vivons pour faire d’une histoire un objet précieux qui se transmettra dans la famille ».

Écrire pour exister ?

Beaucoup de ces personnes qui écrivent leurs mémoires évoquent un enrichissement personnel. Au-delà du sentiment de partage, ils donnent un sens à leur vie, replongent dans leurs souvenirs. Sans compter les nouvelles compétences acquises. Comme Jean-Michel qui, sitôt à la retraite, s’est consacré à la reconstitution du puzzle de ses ancêtres, papetiers dans le Loiret. « Grâce à la magie d’internet, j’ai pu faire des recoupements et mener une vraie quête sur mes origines. J’ai rencontré des cousins que je ne connaissais pas. Au fur et à mesure de mes découvertes, j’ai créé un blog pour partager cette histoire. Mes deux filles m’ont convaincu d’en faire un livre. J’y ai mis les photos, les arbres généalogiques, les adresses et les métiers de leurs aînés. Je crois qu’elles ont été touchées », témoigne-t-il. La psychologue Marie-Claire Chain, animatrice à l’Ecole des grands-parents européens (EGPE) estime que dans ces histoires partagées, l’écriture est plus forte que la parole. « Si vous n’écrivez pas ce que vous faîtes lors d’un voyage, ça passe, comme une ardoise magique ! Si, par contre, vous couchez vos souvenirs sur un petit carnet, reprenez-le dix ans après et vous vous replongez dans l’ambiance et le parfum des lieux. C’est formidable ! Et de plus, vous laissez ces souvenirs à vos petits-enfants qui, peut-être, un jour feront le même voyage ». Mais au fond, écrire sur le papier ses états d’âme, ses questionnements, se raconter… pourquoi ? « Pour s’interroger, se livrer à une introspection réaliste, répond Marie-Claire Chain. L’idée d’écrire peut aussi faire peur, car ce qui est écrit ne peut être effacé… Pourtant, armé d’une feuille et d’un crayon, on reformule ce que l’on a vécu, c’est une manière d’assumer son passé, de mieux se comprendre et d’avancer».

Reste aussi le plaisir de la création. Celui d’un moment pour soi où l’on construit quelque chose, sans avoir nécessairement de talent inné. Pour aider les « jeunes » écrivains, de nombreux sites offrent aujourd’hui tout le panel de services nécessaires à la publication des mémoires. Et si la volonté est là, mais que la crainte de la page blanche perdure, les instituts de formation dispensent désormais des cours pour aider ceux qui ne se sentent pas à l’aise avec l’écrit. Ainsi, l’ALEPH, société de formation à l’écriture qui a des antennes dans les grandes régions de France, propose le module « Autobiographie et identités ». Car dans cet art de l’autobiographie, il existe aussi des techniques à maîtriser pour parvenir à rédiger un texte fluide et cohérent. Une activité qui naturellement fait travailler les mémoires !

« Je ne fais jamais un plaidoyer pour le conflit familial »

Géraldine Alex, écrivain public, fondatrice de l’agence Les Mots Justes, prête sa plume pour que la parole devienne écrit et qu’une vie devienne une histoire à transmettre.

Qui décide d’écrire ses mémoires ?

Ce sont les personnes elles-mêmes, ou très souvent les enfants qui ont envie de garder une trace de leurs parents. Mais aussi des personnes âgées seules qui se disent : « qu’est-ce que je vais laisser ? ». En la relatant à un tiers, sa propre histoire prend du relief. Les gens sont presque toujours surpris du résultat. Ils n’imaginaient pas que leur vie puisse constituer une histoire cohérente et intéressante.

Comment accompagnez-vous leurs paroles ?

Je demande toujours à réaliser les entretiens chez la personne. Dans son élément, celle-ci a plus de facilité à se raconter. De mon côté, je m’imprègne de l’ambiance, du contexte familial, culturel et social. Cela m’aide beaucoup pour ne pas me tromper sur le choix des mots que j’utilise. La charge émotionnelle peut être très forte. Très souvent, les personnes me montrent leur album de famille, me racontent leurs confidences… à ne surtout pas écrire ! Je dois être très attentive et faire le lien entre les événements et les personnes, guider et orienter pour que le récit devienne un plaisir. Il faut prendre beaucoup de temps et surtout aimer les gens.

Écrire sur soi, pourquoi ?

Je pense que c’est une manière de fixer ses souvenirs, de les offrir, mais surtout de se faire comprendre et de mieux se comprendre. Même si ce n’est pas le but premier, il y a toujours une valeur thérapeutique dans l’écriture, quelque chose qui se construit au fil du récit et qui guérit. Parfois, des souvenirs douloureux ou des conflits familiaux ressurgissent. Mon travail n’est pas de le nier, mais d’aller toujours chercher le positif, de comprendre le contexte, de traduire les émotions pour apaiser les tensions. Le livre délivre !

Autobiographies : faites-vous conseiller

De très nombreuses personnes, auteurs amateurs, écrivent leur biographie. Sous des formes diverses, récits, journal intime… Et beaucoup ne savent pas vraiment que faire de leur œuvre, très personnelle. Ils ignorent si elle recèle une valeur littéraire, ou historique. Ils hésitent à la conserver, ou à la publier… Des associations se sont créées, pour les aider et les conseiller. « L’association pour l’autobiographie et le patrimoine autobiographique » réunit par exemple ceux qui écrivent comme ceux qui étudient ou conservent les biographies. Les auteurs qui le souhaitent adressent leur manuscrit à l’association. Des professionnels les lisent, donnent leur avis puis conseillent : comment améliorer la forme, comment en assurer la conservation publique ou privée… ? Attention, l’association ne publie pas ce qu’elle reçoit ! Mais elle propose d’archiver les manuscrits aux personnes qui ne voudraient pas que leurs écrits disparaissent.

Renseignements :